Les autres formes de partenariats producteurs-consommateurs

Pour des citoyens désireux de contribuer directement au développement d’une agriculture plus respectueuse de l’Homme et de l’environnement, il existe plusieurs moyens de soutenir des initiatives locales allant dans ce sens, comme le montre la figure ci-dessous.

 

Le soutien peut se faire simplement en choisissant de s’alimenter directement auprès de producteurs (vente à la ferme, Agriculteurs en Vente Collectives Directe , marché de plein vent…), de choisir préférentiellement leurs services pour les loisirs (gîtes, ateliers divers…).

Ou bien ce soutien peut se faire d’une manière plus impliquée de la part du consommateur et prendre la dimension d’un véritable partenariat :

Les autres modes de commercialisation

D’après les anglais, ce qui distingue les CSA des autres formes de vente directe (paniers de légumes, vente à la ferme, marché fermier), est que, bien que ces méthodes de distribution puissent aussi être employées en CSA, les CSA reposent sur un support mutuel.

Mode de commercialisation Prix Qualité du produit (nutritionnelle, sanitaire, = organoleptique) Choix des produits (diversité, quantité, moment d'achat) Plus value sociale ou environnementale
Revendeur (supermarché, épicerie, marché…) Fixé en fonction de l’offre et de la demande dans un espace de plus en plus souvent international. Le prix tient compte des marges opérées par chaque intermédiaire (dont frais de transport, frais généraux de l’enseigne, commission du ou des grossistes) Les produits sont choisis en fonction de critères de calibrage, de leur aspect esthétique, leur tenue au transport, et en rayon. Lieu d’achat en général ouvert toute la semaine, toute la journée. Large choix de produits. Pas de quantité minimale d’achat. En général, aucun lien entre les producteurs et les consommateurs. Les aliments ayant été transportés sur nombreux kilomètres
Vente à la ferme Fixé en fonction des coûts de production. En générale, les prix ne sont pas plus élevés que l’équivalent en GMS. Les coûts de production sont certes plus élevés, mais l’absence d’intermédiaires diminue considérablement les marges opérées. Les produits sont soumis aux mêmes réglementations sanitaires que les autres produits (obligations de résultats), les ateliers de productions sont régulièrement contrôlés par les DSV et DGCCRF. La qualité organoleptique du produit est garantie par le savoir faire du paysan, qui est souvent un savoir faire traditionnel. Le produit est frais et a été ramassé à maturité. Choix des horaires d’ouverture (restreints hors saison touristique). Choix des produits limités à la production de la ferme, dégustations et visite de la ferme possibles. Lien direct entre producteurs et consommateurs.Les producteurs fermiers travaillent dans l’optique d’une agriculture durable.
Vente sur le marché idem idem Vente des produits lors de la tenue des marchés (parfois le matin en semaine). Un même producteur peut faire plusieurs marchés dans la semaine. Idem + fidélisation de la clientèle
Vente en magasin collectif Idem. Les points de vente collectifs prélèvent un pourcentage des chiffres d’affaires (entre 8 et 12 %) pour assurer le fonctionnement du magasin (fournitures, loyer, travaux…) idem Accessible la journée en permanence. Large choix de produits. Contact producteur-consommateur. Gestion collective par les producteurs
AMAP Prix fixé conjointement par le producteur et les consommateurs afin qu’il permettre au producteur de couvrir ses frais de production et de dégager un revenu décent, tout en restant accessible au plus grand nombre de consommateurs La production étant vendue à l’avance, le producteur va chercher la satisfaction maximale des consommateurs en choisissant des variétés anciennes ou de terroirs réputées pour leur qualité organoleptique. Les méthodes de production sont respectueuses de l’Homme et l’environnement (souvent bio).Les produits sont locaux, de saison, frais. Peu d ’emballage. Les consommateurs définissent avec le producteur en début de saison la diversité et les quantités approximatives de produits désirés, ainsi que jour, lieu et horaire de distribution.Pendant la saison, les consommateurs se partagent les produits arriv és à maturité. Les consommateurs et le producteur se rencontrent pour discuter à chaque distribution. Des animations sont organisées à la ferme. Les consommateurs peuvent agir directement sur leur territoire en soutenant l’agriculteur dans une amélioration de ses pratiques, plus respectueuses de l’environnement. Ce partenariat permet donc une gestion concert ée du territoire.

Comparaison sur des critères plus spécifiques aux producteurs

Mode de commercialisation Sécurité du débouché Contraintes à la production Contraintes à la vente
Revendeur (supermarché, épicerie, marchés) Incertaine sauf si contrat Ne seront acceptés que les produits répondant à certaines normes (calibre, aspect…) D’autres s’en occupent
Vente à la ferme Une partie de la clientèle peut être fidélisée Le producteur fermier produit, transforme et commercialise lui même ses produits. Être présent
Vente sur le marché idem Idem Idem. Peut représenter 8 h de travail pour un marché d’une demi-journée. Pour les produits animaux, il y a en plus les transports à l’abattoir, la présence en salle de découpe.
Vente en magasin collectif Débouché fixe.La réussite du point de vente dépend de la qualité de la vie de groupe et de l’entente entre les producteurs. idem Les producteurs doivent être présents à tour de rôle sur le magasin. Le local abrite de la pluie et des températures
AMAP Les produits sont achetés à l’avance (abonnement sur 6 mois)Tout ce qui est produit est distribué (pas de normalisation, pas de gaspillage). Pas de frais de mise en vente Gestion d’une production diversifiée (en général, plus de 15 légumes différents), répartie sur toute la saison de manière homogène. Producteur présent à chaque distribution, mais cette dernière est totalement prise en charge par les consommateurs. Le producteur est juste là pour échanger avec les consommateurs.

Les autres formules de paniers bio

Il existe un certain nombre de formules de paniers bio que l’on peut trouver notamment en cherchant ces mots-clés sur internet.
En voici ici un petit aperçu (ce tableau n’est en rien exhaustif) :

formules les produits (choix, origine, ...) Relation avec le producteur Modalités de paiement et de distribution
Le panier fermier Bio et traditionnels. Producteurs régionaux. Plus de 400 références Non spécifiée Commande minimum à partir de 40 € et livraison RENNES (35) et district. Paiement à la livraison, chèques déjeuner acceptés.
Natoora Gamme complète de produits. Possibilité de choisir les producteurs. Produits frais. Fiches de présentation des producteurs (avec coordonnées) disponibles sur le site internet. Livraison à domicile par Chronopost.
le Campanier Fruits et légumes frais, de saison, régionaux ou nationaux. Le contenu du panier n’est pas choisi par les consommateurs Bulletin de liaison distribué avec chaque panier donnant des nouvelles des producteurs. Abonnement illimité (suspension possible pour les vacances). Livraison hebdomadaire sur un point de distribution. Paiement à la livraison.
Le panier paysan Gamme complète. Produits frais et de saison, provenant de départements limitrophes (13, 30, et 84) Possibilité de rendre visite aux agriculteurs. Livraison à domicile
AMAP Bio (en majorité), frais, locaux, de saison.Gamme dépend du producteur partenaire. Les consommateurs décident avec le producteur en début de saison de la diversité et des quantités de produits nécessaires. Durant la saison, le contenu du panier n’est pas choisi par les consommateurs et est fonction des produits arrivés à maturité. Pour la viande, les caissettes sont homogènes mais chaque consommateur choisit les viandes sur l’échéancier des animaux proposés par l’AMAP. Producteur présent à chaque distribution. Bulletin de liaison avec chaque panier. Participation minimale des consommateurs aux travaux de la ferme (ex. 1 après-midi sur les 6 mois d’abonnement). Abonnement pour une saison de 6 mois, livraison hebdomadaire (en général) sur un point de chute. En début de saison, les consommateurs et le producteur se mettent d’accord sur les modalités d’abonnement. (diversité et quantité de produits, prix, jour, lieu et heure de distribution…). Les consommateurs prennent en charge l’organisation de la distribution.

L’AMAP semble être le système permettant au producteur la meilleure valorisation financière de ses produits, et ayant les plus-valus sociales et environnementales les plus intéressantes.
Cependant, le fonctionnement de ce système entraîne des contraintes à la production pour le paysan, et à la commercialisation pour le consommateur, contraintes que tout le monde n’est pas prêt à accepter.