8 rue des vergers
57660 ERSTROFF
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L'exploitation de Bertrand Schont, Les Fruits gourmands, se trouve à Erstroff. Ce petit village, situé non loin de la route de Sarreguemines à Nancy, est à peu près au centre d'un losange dont les sommets seraient Grostenquin, Hellimer, Freybouse et Francaltroff. Il est à 22 km de Saint Avold et à 29 km de Sarreguemines. L'exploitation de Bertrand ne lui vient pas de ses parents : c'est tout seul qu'il s'est lancé dans cette aventure. Tout commence le 8 avril 1994, quand il rachète des terrains au producteur de fruits du village. À l'époque, il y a 3,80 hectares de parcelles déjà arborées. Les arbres produisent uniquement des fruits à noyaux : mirabelles et quetsches. Au début, la vente de ces fruits se fait uniquement auprès des grossistes. Mais en 1995, après une année de forte production, le marché de gros est saturé. Bertrand décide alors de vendre ses premières mirabelles sur le marché de Sarreguemines. En 1998, Bertrand commence à cultiver des légumes, suite à une demande de sa clientèle en 1996 et 1997. Cette évolution s'accentue en 2000-2001 : le maraîchage devient alors plus important que la culture des arbres fruitiers. Cela s'explique par un souci de rentabilité : ayant besoin de moins de surface, le maraîchage donne une production plus rapide. Les fruits restent toutefois présents, comme les amapiens de Paniers solidaires peuvent le constater chaque semaine. Aujourd'hui l'exploitation compte plus de 8 hectares, fruits et légumes confondus. Cherche AMAP désespérément Bertrand a travaillé 10 ans pour la grande distribution. Au début, c'est un partenariat fructueux. Ainsi en 2003, lors de la sécheresse, Bertrand peut vendre ses salades 1 € : une véritable aubaine ! Il faut dire aussi que la grande distribution sait y faire pour appâter les agriculteurs, avant de leur imposer des contrats moins sympathiques. Les années suivantes sont plus difficiles. Le prix de revient augmente, tout comme les heures de travail. Résultat : épuisement de la valeur du travail.... et de Bertrand. Ce dernier envisage alors de se passer des GMS (grandes et moyennes surfaces), et de ne plus vendre ses produits que sur les marchés de Saint Avold et Sarreguemines. Cependant, en 2007, alors qu'il passe sur RTL, il a l'idée de parler de son désir de travailler avec une AMAP. Cette idée est reprise par deux clientes, rencontrées sur les marchés de Saint Avold et de Sarreguemines : Fanny Porté et Estelle Laymand. Dans les mois qui suivent, l'association Paniers solidaires est créée. Elle comprend deux AMAP fruits et légumes, l'une à Saint Avold et l'autre à Sarreguemines, soit 2 fois 15 paniers. Depuis le printemps 2008, l'association a considérablement augmenté. Elle compte aujourd'hui 83 familles. Le partenariat entre Les Fruits gourmands et Paniers solidaires a apporté des transformations importantes, tant dans les habitudes des familles que dans l'exploitation de Bertrand. Les consommateurs sont devenus « consomm'acteurs » : ils prennent une part active à la distribution, à la vie de l'association, et même, épisodiquement, à la production (dans le cadre des ateliers à la ferme). Ainsi, les amapiens apportent actuellement leur aide pour le montage d'une quatrième serre. Par ailleurs, les membres de l'association ont modifié leurs habitudes de consommation, en ne mangeant plus que des fruits et légumes de saison et en apprenant à cuisiner des aliments inhabituels. Ils ont même découvert des produits « oubliés » comme le topinambour ou le radis noir. Quant à Bertrand, il reçoit maintenant des revenus réguliers et sûrs, ce qui lui a permis non seulement de maintenir son exploitation mais de créer des emplois. La situation financière de son entreprise n'est pas encore satisfaisante, et des améliorations sont attendues dans l'avenir, mais elle est tout de même moins préoccupante qu'il y a deux ans. D'autre part, le partenariat avec Paniers solidaires a conforté Bertrand dans son souci de préserver les équilibres naturels. Même s'il ne fait pas du bio, il respecte l'environnement en pratiquant une agriculture raisonnée. Conformément à la charte des AMAP, il a remplacé cette année les engrais chimiques par un engrais biologique.